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Lillers: après la Diagonale des fous, Florent Albert s’attaque à la Swiss Peak

Vous avez peut-être déjà croisé sa silhouette sur le chemin du mineur à Hurionville, ou sur le terril de Burbure. Vous l’avez peut-être déjà vu à la piscine aussi. Florent Albert, 41 ans, CRS dans la vie et directeur sportif de l’AS Lillers natation, a réalisé en octobre dernier un de ses rêves de sportif: participer, et surtout terminer la célèbre Diagonale des fous, un des ultras trails les plus connus au monde, et pas le plus simple: 165 km de bonheur et de souffrance sur l’Île de La Réunion pour 10 000 mètres de dénivelé positif. Les connaisseurs apprécieront.

Qu’on se le dise, Florent Albert, en terme de performance sportive, n’est pas un lapin de six semaines. Originaire de Vendée où il a commencé la natation à l’âge de dix ans, celui qui s’est établi à Lillers en 2015 a été piqué au virus du triathlon: « J’ai fait ça de 1996 à 2017, explique l’intéressé. J’ai couru en Vendée, en région parisienne, à Montpellier, à Montreuil-sur-Mer aussi. Plus de vingt ans dont 10 consacré à l’Iron man, j’en faisais un à deux par an. » À son palmarès, une 20e place aux championnats de France élites longue distance en 2006, même chose en 2007, et 5e place la même année aux championnats d’Europe des moins de 25 ans.

Puis le Vendéen s’est mis au trail, avec un certain succès. Vainqueur du Trail des Pyramides noires quelques semaines après avoir commencé la discipline, il a aussi terminé 8e en 2019, puis 11e en 2021 de l’infernal trail des Vosges, une course de 200 km. Pour ses 40 ans, Florent voulait exaucer un rêve, participer à la Diagonale des fous. Contraint de renoncer en 2021 en raison d’un pépin de santé, il était au départ le 20 octobre dernier de cette épreuve qui fait rêver les trailers du monde entier.


J’ai envie de connaître cette sensation de courir pendant une centaine d’heures.

Florent Albert

Les quelques heures qui ont précédé la course ont empli Florent Albert de bonheur: « L’ambiance était vraiment particulière sur l’île. On sentait bien que c’est l’événement de l’année. Il y avait du monde partout, ça chantait, ça rigolait. C’est très particulier. » Et il n’était pas au bout de ses surprises. Parti dans la vague derrière les élites, il a découvert une ambiance irréelle: « Le départ se fait sur la corniche, j’avais jamais vu autant de monde. Il y a plein d’enfants partout qui cherchent à te taper dans la main. J’avais jamais vécu un truc pareil. La traversée de la corniche a duré 25 minutes, j’ai pris le temps, je voulais vraiment vivre cet instant. »

41 heures, 19 minutes et 37 secondes plus tard, le Lillérois passait la ligne d’arrivée, submergé par l’émotion. Des amis de longue date sont présents, sa femme et ses enfants aussi, qui ont réussi à le soutenir sur le parcours. 364e sur près de 2000 partants, la performance est plus qu’honorable, mais le Lillérois concède qu’il est capable de mieux: « Je n’étais pas prêt musculairement, je le savais avant la course, et j’avais un bras un peu handicapé. Dans la première grosse descente, ce que je redoutais le plus avant le départ, je tombe deux fois. Je me suis très vite fait une raison et revu mes objectifs. Je voulais finir sur mes deux jambes et profiter des quelques jours de vacances qui suivaient, j’ai décidé de ne jamais forcer. On va dire que je suis prétentieux mais j’aurais pu faire mieux, je visais 35 heures, j’en ai mis 41 »

Son rêve accompli, celui qui a conservé sa préparation de triathlète et s’entraîne pas moins de 20 heures par semaine se met en quête d’un nouveau défi. Et rapidement, il coche une date sur le calendrier. Début septembre, Florent Albert sera au départ de la Suiss Peak:  » 360 kilomètres à travers les montagnes, avec 25000 m de dénivelé positif. J’ai envie de connaître cette sensation de courir pendant une centaine d’heures.  » Dans son programme de préparation, le Trail des Pyramides noires au départ d’Auchel, dans la nuit du 26 au 27 mai, avec au menu, 110 km et l’ascension de 24 terrils (ce sera sa 4e participation), mais aussi la XT 01 dans le Jura en juillet, une course de 170 km. « Je vais avoir besoin d’enchaîner pour être prêt ». On va suivre ça avec attention. A.Top – Votre Info

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