Disparition de Daniel Rougé: « On militait pour un monde meilleur »

L’ancien maire d’Allouagne, Daniel Rougé, s’est éteint mercredi 2 décembre à l’âge de 68 ans. Son décès provoque une onde de choc autour de lui et dans les communes alentours. L’élu communiste originaire de la Sarthe a semé le respect sur son chemin. Dans sa famille politique, mais aussi parmi ses opposants. Preuve en est, la réaction de l’actuel maire d’Allouagne, André Hennebelle, qui lui a succédé. Le premier des Allouagnais est très attristé: « Ça me fait de la peine. Nous étions devenus des opposants parce que nous n’avions pas la même vision des choses. C’est le jeu de la démocratie. Il n’empêche qu’après le conseil municipal, on discutait autour du verre de l’amitié, de sujets complétement différents. Il y avait un grand respect mutuel. » Quand l’épouse de Daniel Rougé, a sollicité le maire d’Allouagne pour qu’un hommage soit rendu à son mari, André Hennebelle a tout de suite fait en sorte que la chose soit possible: « Un hommage sera célébré mardi 8 décembre en mairie, dans le salon d’honneur, de 9h à 15h ».
Toute une époque qui s’effondre
À Lillers, où Daniel Rougé était établi dans les années 1980, c’est aussi la stupeur: « C’est tout un pan de vie militante qui s’effondre, confesse Maryse Margez, adjointe au maire. Tout un pan de vie tout court ». Alors responsable de la section du Parti communiste de Lillers, Daniel Rougé se distingue par sa finesse, ses belles tournures de phrases et son engagement: « En sortant de réunion, raconte Maryse Margez, les vieux disaient tout le temps ‘qu’est-ce qu’il parle bien Daniel, mais j’comprinds rien’. » Toute une époque, celle d’une bagarre politique incessante entre communistes et socialistes dans la Cité de la chaussure, une époque de militantisme qu’on ne connaîtra sans doute plus: « C’est toute une bonne époque qui part avec lui, témoigne Carole Dubois, maire de Lillers. On était tous jeunes, enthousiastes… On militait pour un monde meilleur. »

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