Départementales – canton de Lillers: « Une liste de rupture et de rassemblement »
Mardi 18 mai, les candidats de la liste Avec cœur et raison pour notre canton tenaient leur conférence de presse, marquant le lancement de leur campagne électorale. Une campagne inédite dans un contexte qui ne l’est pas moins.
Pour ce rendez-vous, le quatuor a choisi un cadre champêtre, celui de la ferme Berlette à Calonne-sur-la-Lys, propriété d’Aline Havet, candidate en qualité de suppléante. Avec elle, Stéphanie Leblanc, quadragénaire Lilléroise, binôme d’Arnaud Picque, maire de Lespesses, et Franck Hannebicq, maire de Busnes, son remplaçant. À leur côté Sylvain Leblanc, ancien élu d’opposition à Lillers, en qualité de président du comite de soutien.
« Un grand moment, pour Arnaud Picque, moment qui lance notre campagne, même si elle a déjà débuté depuis longtemps sur les réseaux sociaux. C’est le lancement officiel ». Les tracts de campagne sont encore dans les rotatives, l’affiche encore toute chaude. L’équipe d’Arnaud Picque est prête. Une équipe qui s’est faite sur le tard, forcément, mais très rapidement et sans accroc.
« Mes intentions sont connues depuis longtemps »
Le maire de Lespesses, socialiste convaincu, espérait être le candidat de la Gauche dans le canton de Lillers. Mais le Parti socialiste a choisi de pas présenter de candidat, et de soutenir un binôme du Parti communiste. Une habitude dans certains cantons du département, mais habitude qui a vécu pour Arnaud Picque: « Ce sont des méthodes obsolètes. On ne peut pas représenter une population de plus de 30000 personnes par des arrangements entre copains. J’ai claqué la porte du PS, mais je ne renie pas mes convictions de Gauche. Je n’ai pas été directement dissuadé de me présenter. Je l’ai fait en mon âme et conscience, nous ne sommes pas là pour embêter quelqu’un ou diviser les voix. Mes intentions sont connues depuis longtemps. Nous sommes à la fois une liste de rupture et de rassemblement, on est là pour défendre nos idées, et pour gagner. » Le contexte général est posé.
Son binôme, Stéphanie Leblanc, est peut-être la moins rompue aux joutes politiques. Mais elle « se sent prête, comme elle dit. J’ai vécu de très près la campagne des municipales en 2014 quand mon mari était candidat à Lillers »… Et puis, pour reprendre les termes d’Arnaud Picque, « ce n’est pas réservé aux élus… ».
Mère de deux adolescentes, la Lilléroise affiche son souhait d’œuvrer dans le domaine du social et de l’enfance: « J’ai toujours travaillé auprès des enfants, ou auprès des personnes âgées en perte d’autonomie. C’est un domaine qui me tient à cœur… c’est aussi une importante part du budget d’un département. J’aimerais mettre en place de nouveaux dispositifs dans ce domaine. »
Aline Havet, sa « remplaçante », n’est pas élue non plus. Mais elle a été candidate aux élections municipales à Calonne-sur-la-Lys, deux fois, en fin de liste. C’est pour cette raison qu’elle ne siège pas au sein de l’assemblée calonnoise. Le credo de l’agricultrice est aussi limpide que logique. Ancienne responsable d’une association d’aide à domicile, le domaine social fait aussi partie de ses prérogatives. « Le social, ça me parle, lance-t-elle. Mais dans la famille, l’agriculture est ancrée dans nos veines. Je veux mettre en avant le bien-fondé du consommer local dans les cantines du département. En tant que ferme pédagogique qui accueille des enfants, j’aimerais aussi mettre en avant la diversification auprès des agriculteurs, pour leur montrer qu’il est possible d’augmenter ses revenus ».
La ruralité, un thème fort dans la campagne de la liste Avec cœur et raison pour notre canton: « Nous voulons remettre Lillers et son canton au cœur du Pas-de-Calais, annonce Arnaud Picque. Toutes les communes seront respectées Lillers tire sa force des communes rurales. »
Le thème de la sécurité pas réservé à un parti
Pour son suppléant, Franck Hannebicq, maire de Busnes depuis 2014, cette campagne est aussi l’occasion de lancer des messages: « L’action du département est essentielle, je l’ai découverte connaître au travers des dossiers que j’ai pu monter pour mon village. C’est au-delà des prérogatives du département, mais le thème de la sécurité doit être discuté. Nous devons rappeler l’autorité de l’État qui n’est plus acceptée. On est agacé par les violences faites aux policiers et aux élus. Ça suffit! Il faut en parler. Le thème de la sécurité n’est pas réservé au seul parti d’extrême droite. »
En parlant d’extrême droite, les candidats refusent de tirer sur le candidat sortant, Jacques Delaire. « Nous aurons notre façon de faire, glisse Arnaud Picque. Il a un bilan qui lui appartient. Ce sera le retour des permanences, il y aura une lettre d’information pour faire état de nos actions. On veut rassembler, on ira à la rencontre de tous les élus et des habitants. Nous sommes des élus de proximité ».
Les quatre sont confiants et tempérés à la fois. L’abstention jouera un rôle central et les cartes sont rebattues: « Mais nous avons une belle équipe », se félicite Franck Hannebicq. Premier tour le 20 juin. C.V. – Votre Info