Annulation des championnats de France de cross-country: l’énorme déception du Lillérois Stéphane Bossart
Des centaines d’athlètes suspendus aux lèvres de la Fédération française d’athlétisme et du Préfet du Tarn-et-Garonne pendant 48h. Le temps durant lequel le bruit courait que les championnats de France de cross-country, programmés du 6 au 8 mars à Montauban, pourraient être annulés pour cause de Coronavirus. Impensable, une manifestation sportive en plein air annulée, un sport qui ne connaît pas spécialement de contact physique jusqu’à preuve du contraire, alors que les matches de football, les concerts en salle ne le sont pas… Et si. Ils l’ont fait. Mardi 3 mars, un arrêté préfectoral, qui serait consécutif à l’annonce un peu plus tôt de la ministre des Sports Roxana Maracineanu (quel courage!), est venu sceller le sort du sommet hivernal de l’athlétisme français, jeter à la poubelle le travail de centaines de bénévoles sur l’hippodrome de Montauban. Parmi ces athlètes qui n’attendaient pour ainsi dire que ce moment-là, le Lillérois Stéphane Bossart, le junior licencié au Saint-Venant athlétisme. Si un lundi soir, pendant que vous sirotiez votre Triple Karmeliet au bar, vous avez vu une gazelle du côté de la place Jean-Jaurès, par une météo dégu… C’est sûrement lui. Et vous comprenez sans aucun doute sa déception.
Des mois de préparation, des centaines d’heures d’entraînement dans le froid, le noir, la pluie et la boue (…) Plein de petits sacrifices » Stéphane Bossart
« Oui je suis très déçu. Ce sont des mois de préparation, des centaines d’heures d’entraînement dans le froid, le noir, la pluie et la boue, que l’ensemble des qualifiés ne peuvent pas mettre à profit. Plein de petits sacrifices que les athlètes les plus motivés font au quotidien pour être au top le jour J. Tout ça pour nous dire que tout ce qu’on a fait ne serait pas récompensé. » Qualifié pour la 3e année consécutive, le Lillérois de Saint-Venant espérait simplement faire mieux que la saison dernière, après une qualification très attendue par son club, ses proches, et lui-même bien évidemment (lire par ailleurs). Des sacrifices, beaucoup de coureurs en font. Ceux qui vont « aux France » sans doute un peu plus que les autres. Stéphane Bossart a par exemple tenu à perdre un peu de poids, 4 kilos en un mois, histoire d’être moins collé à la boue de Montauban. Tout ça pour rien.
Pour un athlète, annuler les championnats de France de cross, c’est comme annuler Noël pour un enfant » Pascal Boutreau
Déception, et incompréhension légitime. « On nous dit que cette annulation n’a pas réellement d’impact sur le plan sportif. C’est oublier l’ensemble des bénévoles et leurs sacrifices aussi. Et quand je vois qu’un match de foot est maintenu alors que les risques de propagation du virus sont bien plus grands, je me dis qu’aujourd’hui le sport est bien trop dépendant de l’argent. C’est pas très sport tout ça… » Âgé de 19 ans seulement, Stéphane a de quoi relativiser, et espérer participer à d’autres championnats de France, même si plus on vieillit, plus ça se corse pour se qualifier: « La vie continue en dehors du sport c’est certain. Mais c’est un coup au sport français pour cette année 2020 ». On a lu quelque part que « pour un athlète, annuler les championnats de France de cross, c’est comme annuler Noël pour un enfant ». On devrait peut-être y penser d’ailleurs. Ça ferait du bien au porte-monnaie des ménages et à la santé de la planète. A.Top, Votre Info