A la UneVie des cités

Amitié franco-allemande : passer le flambeau aux jeunes

Les maires et responsables des comités de jumelage ont réaffirmé leur volonté de nourrir des liens d'amitié. Photo © PVC / Votre Info

L’Europe est peut-être en panne ou en crise mais force est de constater qu’elle a en elle des ressources dont elle peut tirer profit, à l’instar des jumelages franco-allemands sur lesquels elle peut s’appuyer.

Créés au lendemain de la Seconde guerre mondiale pour réconcilier des peuples déchirés, ces jumelages ont contribué à la construction de l’idée européenne. Lorsque les villes de Niedermarsberg et Lillers se sont rencontrées pour la première fois, il y a cinquante ans, le pari de nouer des liens d’amitié entre les deux villes, n’était pas gagné d’avance… Mais la soif de vivre et l’envie de trouver une paix durable, exprimées par les populations, ont été plus fortes que les inimitiés. Au fil des décennies, ce qui – au tout début – relevait sans doute de l’utopie, est entré dans la normalité, puis dans la routine, au point que l’image des comités de jumelage peut parfois aujourd’hui paraître un peu désuète. Pourtant cinquante ans après leur création, avec la montée des nationalismes et des extrémismes, ils retrouvent tout leur sens.
Durant ce week-end de Pentecôte, lycéens, musiciens, randonneurs, joueurs d’échecs, membres du Souvenir français et du Comité d’échanges internationaux du Lillérois se sont retrouvés derrière leurs élus locaux, à Marsberg, pour renouveler leur serment d’amitié avec leurs homologues allemands. Les différents rendez-vous festifs et ludiques qui étaient proposés aux participants ont été ponctués d’interventions plus officielles : du consul de France à Düsseldorf, des prêtre et pasteur de Marsberg (lors d’une messe œcuménique), des maires de Marsberg et de Lillers, des présidents des comités de jumelage (lors de cérémonie officielle au centre culturel de l’ancien couvent de Brédelar). Tous sont allés dans le même sens : faire vivre et construire ensemble l’avenir, construire une Europe des voisins. « C’est aussi important de nos jours qu’il y a 72 ans », dit Klaus Hülsenbeck, le maire de Marsberg…  « Parce que la multiplication des crises et les bouleversements ont démultiplié et exacerbé les extrémismes, qu’il faut combattre », renchérit le maire de Lillers, Pascal Barois qui est donc allé dans le même sens, avec pour « ambition de construire la paix et d’apporter la prospérité à nos concitoyens, nos pays et notre monde ».
L’un et l’autre des deux maires ont souligné le rôle des conseils municipaux d’il y a cinquante ans et se sont engagés pour au moins les dix années qui viennent, à poursuivre la collaboration tout en réfléchissant à d’autres formes d’échanges, ciblant la diversité et la jeunesse. Une jeunesse très présente à Marsberg à ce week-end, montrant ainsi qu’elle est prête à reprendre le flambeau que leurs aînés voudront bien leur transmettre. Ne pas les accompagner dans ce sens serait une faute impardonnable.- Philippe VINCENT-CHAISSAC

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *