Un train percute une voiture à Lillers: la SNCF réclame 100 000 euros
Le 1er novembre dernier vers 3 heures du matin, un train de marchandises avait percuté une voiture qui se trouvait sur la voie ferrée, à Lillers. Le train avait traîné le véhicule sur un kilomètre, aucune victime n’était à déplorer. Le propriétaire de cette dernière, un Lillérois, s’était présenté spontanément au commissariat d’Auchel, le 2 novembre au matin. Ce vendredi 2 février, il comparaissait face au tribunal correctionnel de Béthune, assisté de son avocat Me Bruno Guibert-Fruleux. Au cours de l’instruction il confirmera ses déclarations faites aux enquêteurs. Il a passé la nuit chez une amie, puis ayant consommé quelques verres, a regagné son domicile alcoolisé, par le plus court des chemins. Il certifie qu’il n’est pas passé par le passage à niveau, a stationné son véhicule dans l’allée de son domicile, en laissant les clés sur le neiman. Ce n’est qu’au petit matin qu’un ami lui a appris que sa voiture était broyée sur le chemin de fer. Il s’est donc rendu au commissariat déposer une plainte pour le vol de sa Clio.
Malgré tout, les policiers ne l’ont pas attendu. Ils se sont rendus à son domicile juste après la collision, vers 3 heures 30, il n’a pas répondu. Auditionné, son amie avec qui il avait passé une partie de la nuit, déclarera qu’il est parti de chez elle entre 2 heures 30 et 3 heures du matin. Le cheminot indiquera que juste après le choc, il a vu une silhouette s’enfuir en direction de la rue ou demeure le prévenu. Le conseil parisien d’une des parties civiles, soulignera les nombreuses coïncidences et incohérences dans les déclarations du mis en cause. Le procureur Anaïs Zerri ne croit pas à la thèse du vol, insiste sur la mise en danger d’autrui et des faits extrêmement graves. Me Guibert-Fruleux de son côté, estime que l’enquête a été mal faite : « C’était la nuit d’Halloween, il peut se passer n’importe quoi ». Puis plus sérieusement, il demande au tribunal d’ordonner un complément d’enquête : « Aucune trace ADN, aucun relevé n’a été effectué pas les policiers, l’intérieur de la voiture est préservée, il est encore temps de les faire » ajoutera t-il, avant d’en terminer avec véhémence : « Vous ne pouvez pas condamner mon client au bénéfice du doute ou pour des coïncidences ».
La partie civile demandera un renvoi en intérêt civil, le montant provisoire s’élève à ce jour à 100.000€, mais les expertises ne sont pas terminées. Le prévenu, 49 ans, maçon, a été condamné à 4 mois d’emprisonnement avec sursis simple et versera la société Euro Cargo Rail, en provision, la somme de 20.000€, en attendant l’audience en liquidation des dommages et intérêts prévue le 12 avril prochain. Le tribunal a rejeté la demande de la SNCF. Me Guibert-Fruleux a d’ores et déjà fait appel du jugement. 62190.fr