Présentation du Projet d’aménagement et de développement durable au public: objectif optimisation de Lillers

La salle Sainte-Cécile accueillait jeudi soir la deuxième réunion publique de cette année 2013. A l’ordre du jour, comme pour les cinq autres rencontres avec la population, la présentation du fameux Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) aux habitants, pierre angulaire du Plan local d’urbanisme. Elle a été suivie (c’est une suite logique) de l’annonce des chantiers et projets de l’année 2013. Lillers va se transformer un peu, cherchant à s’urbaniser intelligemment, à se développer économiquement et durablement, en jouant sur ses atouts.
La présentation d’un document comme le PADD n’est jamais simple. Toujours un peu long pour l’auditoire. Seulement, il est une mine d’informations présentant les choix politiques de la commune en matière d’urbanisme et d’aménagement, avec des thématiques très concrètes que sont l’habitat, les transports et les déplacements, le développement des communications numériques, l’équipement commercial, le développement économique ou encore les loisirs, le tout dans un souci de consommation modérée de l’espace et de lutte contre l’étalement urbain. Tout un programme. Le PADD est aussi le protecteur des espaces naturels, agricoles et forestiers, autant dire qu’il est un véritable casse-tête pour ses concepteurs. Lillers a des atouts, très forts, mais aussi des contraintes qui ne le sont pas moins. On pense aux inondations bien-sûr, mais aussi à la sucrerie et son risque technologique, aux espaces naturels nombreux, nécessairement pris en considération.

 Maintenir la ville à plus de 10 000 habitants
Le plan local d’urbanisme a deux objectifs (et le PADD qui en découle donc): augmenter la population tout en assurant le bon fonctionnement des équipements publics, et organiser un développement durable et compatible avec le respect de l’environnement. Il est annoncé que Lillers mise sur 900 logements supplémentaires d’ici 12 ans et une croissance démographique de 3 à 5 % à l’horizon 2025. Un chiffre raisonnable, l’objectif étant surtout de maintenir la ville à plus de 10 000 habitants. «Ce n’est pas une fixette que nous faisons, lançait jeudi le maire de Lillers, Pascal Barois, mais il faut savoir que percevoir la dotation de solidarité urbaine plutôt que la dotation de solidarité rurale, c’est une différence de 400 000 € dans le budget de la commune ». Dans le contexte économique actuel, on comprend aisément l’enjeu.

 Renforcer le pôle de la gare
La ville de Lillers va tendre à se rationaliser en quelques sortes, en améliorant l’existant, « le tissu urbain principal » comme il est énoncé dans le PADD. Lillers possède un véritable centre-ville, historique et économique qu’il convient d’améliorer. Cela passe par la lutte contre les logements insalubres, les logements vacants (pas toujours une mince affaire), contre la dégradation des bâtiments plus généralement, mais aussi par l’optimisation des équipements existants. On pense d’emblée à la gare de Lillers, où il y a du mouvement par essence. Un endroit qui a du potentiel mais où il y a encore beaucoup à faire. Une étude est engagée depuis 2008 à ce sujet. La ville est propriétaire d’importantes surfaces autour de la gare, avec des emprises de la SNCF et de Réseau ferré de France. L’idée est de prendre appui sur ces zones pour redynamiser le centre-ville, en accueillant commerces et services (à commencer par Pôle emploi qui devrait s’y installer), en repensant les déplacements et les modes de transports. Exemple: faciliter le franchissement piétonnier des voies. Cela paraît anodin comme ça mais pas du tout. Déjà, celui qui a perdu la mauvaise habitude de se garer place Jean-Jaurès, un samedi, jour de marché, a commencé à percevoir les changements, pas complétements aboutis, mais efficaces. Démonstration: vous venez d’Auchel en voiture ou de la sortie d’autoroute A 26. Vous stationnez votre véhicule (sans difficulté) sur l’ancien « parking Carlier » et de là, vous êtes à 30 secondes à pied de la gare et de ses voies, à deux minutes du centre-ville (toujours à pied) en arpentant l’impasse qui mène au centre… Si vous n’y aviez pas pensé, on vous invite à essayer. Finies les galères de passage à niveau et de stationnement en modifiant légèrement ses habitudes. C’est beau.

 L’enseigne Leclerc tient la corde au rond-point de l’autoroute
Au-delà de son centre-ville à améliorer, la ville de Lillers mise aussi sur ses hameaux, qu’il convient de conforter en termes d’équipements (scolaires notamment) tout en conservant leur caractère rural. En périphérie toujours, des projets avancent encore, du côté de l’autoroute notamment. « Avec la sortie de l’autoroute A 26 explique le maire, Lillers est idéalement positionné sur la route du Louvre-Lens. Une réflexion est engagée sur le développement économique de la zone dans toutes ses composantes, dans le secteur tertiaire notamment ». Très clairement, on espère un hôtel. « C’est quand même dommage de devoir envoyer les gens dans les hôtels de Béthune ou Bruay lorsque nous accueillons une grosse manifestation », explique le premier magistrat. On attend l’enseigne Leclerc surtout, qui tient la corde pour s’implanter à la sortie de l’autoroute (qui doit également construire un « Leclerc drive » au bout de la rue de La Haye). Des compromis de vente ont été passés entre l’entreprise et les propriétaires de terrains. Seul hic, un projet refusé car non conforme au Plan local d’urbanisme justement, « mais ils vont revenir à la charge », assure Pascal Barois, qui espère à travers ces différentes perspectives de développement (un restaurant a aussi été évoqué), la création d’une centaine d’emplois.
Prochaines réunions publiques: mardi 5 février, salle Pailleux à Manqueville (18h30); jeudi 7 février, salle Jean Monnet (18h30); mardi 12 février, salle polyvalente de Rieux (18h30), jeudi 14 février, salle Delamotte à Hurionville (18h30).

62190.fr