L’engagement des soldats portugais dans la Grande Guerre
Pourquoi une Ligue d’anciens combattants portugais de Lillers et environs ? Les explications se trouvent dans une exposition encore présentée à Burbure ce dimanche 19 février.
Malgré l’opposition de la population, celle des alliés et celle de l’Église, le Portugal, toute jeune république qui se cherche encore, entre en guerre en 1916. Le corps expéditionnaire débarque ses premières troupes à Brest le 2 février 1917 par une température de -20°C. Les soldats qui ne sont pas attendus sont logés sous tente avant de rejoindre, en train, dans des wagons bestiaux, le nord de la France où ils se préparent pendant deux mois au combat dans des camps d’entraînements britanniques, à Clarques, Audincthun, Mametz, etc.
Placés sous le commandement britannique, ils rejoignent la ligne de front dans le secteur de Richebourg, leur commandement étant situé à La Peylouse, commune de Saint-Venant. Dans ce secteur plus calme qu’ailleurs, mais où les conditions de vie sont rendues très pénibles par l’humidité permanente, les Portugais seront d’abord encadrés par les officiers britanniques avant d’être livrés à eux-mêmes. Et lorsque les troupes allemandes passent à l’attaque, le 9 avril 1918, ils sont seuls à faire face. Ce que l’on appelle la bataille de la Lys sera pour eux une véritable hécatombe, reculant jusqu’à Calonne-sur-la-Lys où la progression allemande est enrayée. Le cimetière portugais de Richebourg qui compte pas moins de 1838 tombes, rappelle le sacrifice de ces combattants… L’histoire de ce corps expéditionnaire, Aurore Rouffelaers, guide conférencière lilléroise, la racontait ce samedi après-midi à Burbure, dans le cadre d’une exposition proposée par sa grand-mère, Félicia D’Assunçao-Pailleux, présidente de la Ligue d’anciens combattants portugais de Lillers et environs. Félicia est la 3e fille de Joao d’Assunçao, combattant portugais qui ne retourne pas dans son pays à la fin de la guerre, se fixant à Ecquedecques où il fonde une famille de 15 enfants. Et depuis 1975, elle entretient la mémoire, portant fièrement le drapeau des anciens combattants portugais lors des cérémonies patriotiques, partageant inlassablement ses souvenirs qu’elle présente régulièrement au public. Son récit qui est aussi son vécu, est toujours empreint de l’histoire familiale… Celle du marchand de vélos d’Ecquedecques et de sa femme Mélanie qui travaillaient dur pour élever les enfants… Une histoire à laquelle beaucoup d’habitants du Lillérois qui ont des origines portugaises peuvent s’identifier.- PVC / Votre Info
L’exposition L’engagement des soldats portugais dans la Grande Guerre sera encore ouverte au public ce dimanche 19 février de 14h30 à 18h30, salle polyvalente à Burbure. Aurore Rouffelaers parlera du corps expéditionnaire venu combattre en France vers 15h (durée 45 minutes).