L’agglo s’engage en faveur de la Via Francigena

Ils étaient là il y a 14 ans, à arpenter les beaux sentiers de notre territoire. Ils étaient de retour mercredi 22 et jeudi 23 juin, en provenance de Calais, où ils ont entamé leur périple qui les emmènera à Rome quelques jours plus tôt. « Ils », ce sont les porteurs du projet Via Francigena, itinéraire de pèlerinage millénaire entre Canterbury et Rome, le président de l’association européenne de la Via Francigena, Massimo Tedeschi, et Luca Bruschi, le directeur, en tête. Avec quatre autres compagnons de route, ils célèbrent ensemble les 20 ans de la Via Francigena version moderne, autrement dit sa réhabilitation, au-delà de toute considération religieuse, sans bannir pour autant le patrimoine, quel qu’il soit.

Itinéraire culturel
La Via Francigena est un itinéraire culturel d’abord. Au micro de la salle polyvalente d’Amettes, mercredi en fin d’après-midi après une journée de randonnée au départ de Thérouanne, Massimo Tedeschi, dans un français scolaire pour lui, presque parfait pour nous, a marteler tout l’intérêt du projet: faire voyager les marcheurs, randonneurs ou pèlerins, et, tout au long des quatre pays traversés (l’Angleterre, la France, la Suisse et l’Italie), provoquer des échanges, des rencontres… c’est en ça que la Via Francigena est un itinéraire culturel, au sens « échanges culturels » ou « rencontres de différentes cultures ».

Intérêt économique
Cette philosophie devait être rappelée, puisque depuis 14 ans, chez nous, le territoire a un peu évolué. La communauté Artois-Lys qui s’était très investie dans le projet en étant au démarrage de la démarche dans la Région, a on le sait administrativement disparu. La Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane est née, avec à sa tête, de nouveaux acteurs politiques. Ces nouveaux acteurs étaient présents à Amettes, au côté de Michèle Delépine, maire du village, qui connaît très bien l’intérêt de la démarche. Le président de l’agglo, Olivier Gacquerre, et Amel Dahou-Gacquerre, présidente de l’office de tourisme, ont vite cerné les enjeux.

« En venant sur ces chemins, les marcheurs vont dans les restaurants, les gîtes, ils font leurs courses »

Massimo Tedeschi

Parce que comme l’a aussi rappelé Massimo Tedeschi, la Via Francigena a un intérêt économique indéniable: « En venant sur ces chemins, les marcheurs vont dans les restaurants, les gîtes, ils font leurs courses »… Avec la volonté d’inscrire la Via Francigena au patrimoine de l’Unesco (c’est en ce sens également qu’une opération de promotion de la Via Francigena a été menée), on pourrait venir du monde entier. On vient déjà de toute l’Europe. Dans son discours, Olivier Gacquerre a formulé une promesse: celle de faire adhérer l’agglo à l’association européenne: « Je proposerai une délibération en ce sens au prochain conseil communautaire », a annoncé le président de la CABBALR. Amel Dahou-Gacquerre a souligné l’intérêt qu’elle portait à ce genre de démarches. Pour elle, le renouveau touristique du territoire passera par le tourisme de pleine nature et la randonnée. On ne va pas la démentir.- Christophe Vincent – Votre Info