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Étienne-Jules Bourdon, dernier combattant pour la Libération de Lillers




Le 76e anniversaire de la Libération de Lillers commémoré ce dimanche 6 septembre a été l’occasion pour la municipalité d’honorer Étienne-Jules Bourdon, le dernier résistant-combattant vivant qui ait vécu les affrontements des 3 et 4 septembre 1944.
Né au hameau du Pire à Lillers, chez ses grands-parents maternels qui tiennent l’Estaminet Dupont-Dufossé, juste avant la ferme Gombert, il n’a que 16 ans lorsqu’il prend part aux combats pour la Libération de la Ville. « Les souvenirs sont encore bien présents dans mon esprit », expliquait-il ce dimanche devant le monument aux morts, notamment du moment où le capitaine Ansart, chef des FFI pour le secteur de Lillers, est tué dans la rue du Cliquet, et de l’école des filles où sont transportés les morts et les blessés. Des heures tragiques que Carole Dubois avait rappelées quelques instants plus tôt. « La population ne se doutait pas du danger qui la menaçait. Lillers aurait pu être totalement anéantie et ses habitants livrés à la fureur de l’ennemi » a-t-elle expliqué sur la foi d’un article de presse paru le 24 septembre 1944.

Une carrière dans l’Armée de terre
M. Bourdon fait partie de ceux qui se sont battus dans les rues de Lillers. En dépit de son jeune âge, résistant FTP, il participe aux réunions secrètes de son groupement avec Georges Gourdin et Raymond Decoopman, puis aux combats proprement dits qui consistent à tenir Lillers face à des soldats allemands agressifs, coincés dans la ville et les environs, ainsi qu’aux patrouilles en camion dans les environs. Il vit aussi le cortège de cercueils qui, quelques jours après, se dirige vers l’église.
La Libération acquise, Étienne-Jules Bourdon est incorporé comme tous ses camarades au 3e bataillon du 110e régiment d’infanterie, à Aire-la-Lys ; régiment en cours de recréation après sa dissolution en 1940. Mais trop jeune pour contracter un engagement, il est « renvoyé dans ses foyers » à la fin du mois d’octobre 1944… Partie remise puisqu’un an plus tard, il rejoint le dit régiment en Allemagne et retrouve ses camardes : Hugues Pailleux, Élie Pinto, Paul Cardoso, etc.
Après la guerre, il reste dans la l’Armée de terre, pour servir sans interruption jusqu’en 1975, en France, en Allemagne, en Indochine, en Algérie et aux États-Unis.
Quittant l’armée avec le grade de capitaine, il entame une seconde carrière dans le secteur privé. Domicilié à Vétheuil, dans le Val-d’Oise, il revient trois ou quatre fois chaque année à Lillers, sa ville de naissance, de cœur, d’attache, de combat et de résistance. Ce dimanche, c’était pour se voir remettre la médaille d’or de la Ville de Lillers, en présence de toute sa famille.
Ph. Vincent-Chaissac, Votre Info

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