Décalé

Le froid s’est installé à Lillers… Ces victimes de l’hiver dont on ne parle jamais

Loin de nous cette idée de minimiser les graves conséquences que le froid peut engendrer chez certaines personnes démunies (hiver qui a posé ses valises sur la France, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué). Mais l’objet de ce long billet d’humeur hivernal n’est pas de faire « du social » (quoique), mais plutôt d’adresser une petite pensée à ces victimes dont on ne parle jamais: les canettes de bière.
Ce n’est pas un scoop, en hiver, incroyable… il neige! Pourtant, tous les JT nationaux s’ouvrent là-dessus, pensant sans doute tenir l’info du siècle. Les quotidiens et hebdomadaires de la région Nord-Pas-de-Calais en font des tonnes aussi, avec des images placardées à longueur de pages et de la titraille parfois pas très heureuse, reprenant à leur sauce des comptines pour enfants avec maladresse… La neige, c’est beau, la neige ça gêne, et la neige, surprise: ça glisse. On interviewe des gens pas contents, parce que la sableuse n’est pas passée douze fois dans le village, parce qu’ils sont restés bloqués dans leur bagnole, la faute à un camion qui s’est mis en porte-feuille (ils l’aiment bien cette expression les journaleux).
À Lillers aussi la neige est tombée, parcs et jardins ont revêtu leurs blancs manteaux.
Des mamies ont galéré comme c’est pas permis sur les trottoirs, des enfants (voire des grands enfants) ont bâti des bonshommes de neige, des Yvan Müller en herbe ont « tapé des freins-à-main » sur le parking du supermarché voisin… c’est aussi ça les joies de l’hiver.


Plus discrètes, transies de froid, emprisonnées par la glace (oui en hiver il gèle aussi par moment), attendant sans dire mot que les rayons du soleil viennent les libérer, les canettes de bières sont là, dans les étendues d’eau immobiles, offrant au promeneur un spectacle désolant. Les canettes n’y peuvent rien. Si elles paradent tantôt le cul à l’air, tantôt le goulot au-dessus de l’eau, c’est parce qu’un délicat énergumène les a posées là, ou plutôt balancées. Il y a pourtant des poubelles au Parc du Brûle, au Parc Tristram, là où on peut apercevoir les sujets en question. Mais non, le buveur de mauvaise bière est un fainéant, un abruti, qui plutôt que de donner une seconde vie au contenant (oui l’aluminium, le fer et le verre se recyclent), préfère jeter la cannette au sol, dans l’eau (c’est le « plouf » qui doit les amuser), sur le chemin, dans les arbres, polluant dans l’ivresse et l’allégresse ces aires de détentes si jolies pourtant et dont la population a tant besoin. Loin de nous cette idée de charger les services municipaux qui nettoient aussi souvent que possibles les endroits visés, mais plutôt de conspuer, châtier, huer, ces porcs à têtes humaines incapables de se respecter eux-mêmes, qui reviendront cet été avec chien(s), femmes et enfants, risquant que l’un d’entre eux ne se coupe, ne se blesse ou pire qu’il prenne exemple sur ce répréhensible indolent.

A.Top

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