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Lillers: Plutôt que de jeter, pensez au cordonnier!

La belle histoire n’aura duré que trois mois et demi. 24 décembre 2016, dans les rayons d’un magasin de sport de la Porte Nord à Bruay-la-Buissière, mon regard se pose sur elle. Je ne l’avais jamais vue, et vu ce qu’elle affichait, elle s’offrait presque à moi. Elle, c’est cette paire de Hummel de couleur rouge. Pas un achat compulsif, un coup de coeur pour une paire de godasses de sport soldées à 20 balles. Sauf que notre relation va s’arrêter net. Un beau matin, en chaussant les fameuses tatanes que mes pieds pénètrent chaque jour, le drame. Le talon est fendu, la semelle cassée, décollée. C’est la rupture. Là, on ne peut se retenir: « Y’a plus rien qui tient, c’est vraiment de la merde ». Difficile de couper les ponts, mes Hummel, je les aimais vraiment beaucoup, alors je ne les jette pas. Pas Tout de suite.

Nouvelle vie à petit prix
Puis début octobre, je suis tombé, sans me faire mal, sur cette boite Adidas. Par curiosité, je jette un œil… à l’intérieur, les Hummel. Une idée me traverse la tête: le cordonnier ! Je file place Salengro voir si le Monsieur peut faire quelque chose pour moi.  Là, c’est un peu le même type d’appréhension que lorsque tu attends tes résultats de prise de sang. En moins stressant. Surtout que le « docteur shoes » ne tarde pas à délivrer son diagnostic et à expliquer le mode opératoire: « On va recoller, Et piquer ». Pour faire court, la semelle sera collée, puis cousue. Les chaussures tant aimées devraient être plus résistantes qu’avant. Quelques jours plus tard, les chaussures sont disponibles. Pas Comme neuves, Mais presque. Prix de l’intervention: 11 euros!

Un cordonnier dans la cité de la chaussure, c’est une évidence. Tellement évident qu’Adrien Mayeux, né dans le métier, et sa compagne Gwendoline Carton, n’ont pas hésité longtemps avant de s’installer à Lillers il y a maintenant trois ans. À l’époque, Gérard Pellicioli, installé depuis plus de 20 ans, cherchait un repreneur. C’est dans une cordonnerie de grande surface que l’artisan trouve son successeur, un Noyellois de 24 ans. Lequel ne regrette pas son choix. Je ne regrette pas non plus le mien. A.Top

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