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Les parlementaires communistes des Hauts-de-France à l’écoute du Lillérois

Pour Lucien Andriès, il faut accompagner et donner des arguments.- Photo © PVC / Votre Info

Depuis ce lundi 4 juin, les parlementaires (députés, sénateurs) et conseillers départementaux communistes des Hauts-de-France vont à la rencontre des entreprises, des services publics, des salariés, des citoyens et des habitants des villes et villages de la région pour établir un cahier de revendications qu’ils remettront à Édouard Philippe, Premier ministre, le samedi 9 juin 2018, dans le cadre d’une initiative baptisée « La région des Hauts-de-France vers l’Élysée ».

Ce mercredi, ces élus dont Michelle Gréaume, sénatrice du Nord, ont fait étape à Burbure, pour un échange avec les élus et « camarades » du secteur, « sur les nécessaires mobilisations et ripostes face à la politique de casse sociale, économique et démocratique menée par le Président et son gouvernement ».
Les motifs de mécontentement sont légion : hausse de la CSG, santé, fonction publique, retraites, pouvoir d’achat, logement, emploi, éducation, tribunaux, facultés, services publics, Ehpad, SNCF, gaz, électricité, suppression de la taxe d’habitation, communes urbaines, communes rurales, politique de la ville, solidarité, intercommunalité, bassin minier… La Colère monte partout ! Pour les élus communistes « l’heure est à la mobilisation des populations, des salariés, des retraités, pour réclamer des moyens pour notre région ».

PROBLÈMES DE SANTÉ
L’échange qui s’est noué à Burbure a repris beaucoup de ces problèmes. La question de la santé dans un bassin de 600 000 habitants (Lens-Béthune) est revenue à plusieurs reprises, avec la suppression de services de pneumologie et de cardiologie, des unités de soins de la Carmi (même si la lutte a permis de maintenir La Manaie à Auchel et de renforcer certains autres services à Bruay) et des menaces qui planent sur les soins psychiatriques où des « réorganisations » s’annoncent.
Moins connue, la situation de l’aide à domicile. Souvent présentée comme l’alternative au placement en Ehpad, elle cache en réalité des situations très difficiles pour les personnels, « sous-payés et à bout de souffle », des femmes le plus souvent qui sont en précarité avec des problèmes de santé : un « véritable scandale ». « Il faut aider ces personnels à se rencontrer et à s’organiser » d’autant que se profile une privatisation de ces services.

JEUNESSE DÉSESPÉRÉE, SALARIÉS RÉSIGNÉS
Xavier Kolakowski, adjoint au maire à Lillers, a parlé d’une jeunesse qui se désespère… mais qui se mobilise même si la revendication peut parfois conduire à la garde à vue. « On lui fait croire que l’avenir c’est l’ubérisation avec le danger de la suppression de la couverture sociale ». Et de donner raison à celles et ceux qui s’opposent au Parcours sup, avec un exemple à l’appui : celui d’un jeune placé en 5000e position d’une liste d’attente dans une filière où il n’y a que 2000 places. Souvent les jeunes passent pour être des fainéants, pour ne pas vouloir se mettre au travail. C’est oublier que pour aller travailler, il faut de l’argent… Pour s’acheter une voiture, pour l’entretenir (et cela va être de plus en plus cher avec la multiplication des points de contrôle), pour y mettre un carburant de plus en plus cher. Finalement, il faut se poser la question de savoir si c’est rentable d’aller au boulot pour des salariés, jeunes et moins jeunes, qui survivent, plus qu’ils ne vivent, grâce à leur travail. Et d’interroger par ailleurs : « à quoi sert la baisse des cotisations sociales si dans le même temps la CSG et le montant des mutuelles augmentent ? Le salarié ne voit pas la différence ».
Incontournable aussi en ce moment : la situation chez Carrefour avec un boucher qui a 38 ans d’ancienneté et gagne moins de 1200 € par mois. 57 magasins sont concernés en région, 2000 salariés « résignés » (NDLR au niveau national).

PRIVATISATION DES ORGANISMES HLM
La défense des services publics fait aussi partie des combats à mener : l’accès à l’énergie pour tous les usagers défendu par René Hocq, et bien sûr celui de la SNCF avec une information qui, si elle se révèle exacte, va fortement impacter toute une partie des territoires ruraux du Pas-de-Calais, à savoir la suppression de la ligne Béthune – Saint-Pol.
De son côté, Michelle Gréaume, sénatrice du Nord, dénonçait l’attitude de des parlementaires qui dénoncent la baisse des dotations de l’État quand ils sont dans leurs communes et circonscriptions mais approuvent les budgets lorsqu’ils sont à l’assemblée : « on ne peut pas être bique et bouc à la fois ».
Enfin, il a été question de logement avec une véritable bombe : les fusions et les regroupements des organismes de logements HLM en vue d’une privatisation qui s’opérerait d’ici quelques années… Les expulsions de plus en plus nombreuses pratiquées par les organismes HLM n’en sont-elles pas un signe avant coureur ? Là aussi « il faut se mobiliser pour que tous nos locataires soient informés de ce qui est en train de se mijoter ».

DONNER DES ARGUMENTS
Voilà les constats, parmi d’autres, que faisaient les élus, militants et syndicalistes réunis à Burbure. Mais au-delà du constat, que faisons-nous, interroge Lucien Andriès, l’ancien maire de Lillers ? « Les gens sont outrés mais comment allons-nous les mobiliser, quand nous n’arrivons même plus à mobiliser nos proches ? » Pour lui, il convient de « travailler pour expliquer, pour rassembler et (surtout) pour donner des arguments ». C’est tout l’enjeu de la ligne politique du Parti communiste qui a certainement « commis l’erreur de s’effacer au nom du rassemblement », selon Hervé Poly, le secrétaire fédéral. Ce samedi, les élus communistes de la région seront à Paris pour remettre leurs cahiers de revendications. Sans doute le début d’un combat qu’il faudra mener pied à pied, avec et aux côtés des ouvriers. Parce que la lutte des classes n’appartient pas au passé… C’est en tout cas l’avis de quelques-uns des responsables du parti- Philippe VINCENT-CHAISSAC / Votre Info

Pour celles et tous ceux qui veulent accompagner l’initiative jusqu’à Paris, autour d’un pique-nique géant festif, un bus est organisé au départ de Lillers, ce samedi 9 juin. Départ à 7 h 30 – RDV avenue du Général-de-Gaulle (face au lycée professionnel Flora-Tristan). Coût du transport par personne : 5 €. Réservations et renseignements auprès de Lucien Andries ou Bruno Westrelin.

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