Les hameaux de Lillers dévoilent leurs secrets dans un ouvrage de 95 pages

Enfin! Les amateurs d’histoire locale sont venus en nombre, samedi à la médiathèque Louis-Aragon pour honorer la sortie du nouveau bébé du Club de l’histoire de Lillers, Les hameaux de Lillers, « l’aboutissement d’un travail collectif et de recherches soutenues » pour Carole Dubois, adjointe à la culture. Un bel objet de 95 pages en effet, consacré à Rieux, Hurionville, Manqueville, Cantraine et consorts, des hameaux sur lesquels « il n’y avait rien », pour reprendre les termes de Daniel François, président co-fondateur de l’association. Le mal est réparé.
« C’est toujours une émotion de présenter un livre »… émotion double en fait pour Daniel François (notre photo), au moment d’entamer son propos. L’homme aurait aimé être accompagné de Jean Guillet son alter ego disparu au mois de janvier avec qui il a créé la société en 1989. Une vraie personnalité qui a beaucoup travaillé, donné de son temps au projet… « il aurait été content de le voir », confie le président, passée la longue et chaleureuse séance de dédicaces. Cette sortie est un vrai soulagement en vérité, pour tout ceux qui ont contribué à la chose. Et ils sont nombreux. « On a tellement parlé de ce livre qu’on a même pensé un moment qu’il ne verrait jamais le jour » poursuit-il.

 Un nouveau moteur nommé « éditeur »
Dix-sept longues années sont passées en effet, pour enfin connaître ce qui se veut être la suite d’un premier travail, entrepris au début des années 90, imprimé en 1995, consacré aux rues de Lillers. À l’époque, les hameaux avaient volontairement été mis de côté, pour y revenir rapidement. Début des années 2000, certains articles de presse parlent d’une sortie imminente du fameux « tome 2 ». Puis le soufflé est retombé, l’enthousiasme aussi… Le travail, lui, ne s’arrête pas vraiment. Des membres de l’association travaillent toujours d’arrache-pied, comme Jean Guillet justement, qui s’attache à sonder l’histoire du hameau de Cantraine.
Depuis 1997 et un certain appel au volontariat, les hameaux de Lillers sont passés au peigne fin, mais rien n’aboutit vraiment, les choses tardent à se décanter. Jusqu’à ce qu’un éditeur (Bayard service) se manifeste, intéressé par la publication l’ouvrage. Nous sommes en 2010. « Ça a dynamisé les choses, témoigne Daniel François, il a fallu retravailler, avec une grosse rigueur ». S’opèrent alors un écrémage et une harmonisation de toutes les données collectées. Un gros effort de synthèse aussi nécessaire que difficile.

Quand la mer léchait Lillers
Les trésors dégotés par Paule Royer, Christiane Danel, Danièle Freliez, Jackie Briançon, Michel Blondeau, Jean Guillet, Christian Willay, Yves Marle et Daniel François ont été façonnés, polis, pour l’avènement d’un « nommé Désiré » d’un peu moins de 100 pages. Pas une encyclopédie non. Pas non plus un document bourré d’informations technico-historiques réservées à une catégorie de gens, mais un écrit flanqué de repères géographiques, historiques (logique), géologiques, auxquels s’ajoutent des anecdotes, que les anciens se remémoreront. Les plus jeunes, eux, apprendront. Les hameaux de Lillers se veut être un trait d’union reliant les générations, le centre-ville et sa périphérie, sans prétention aucune toutefois. « Nous n’avons pas intérêt à rouler des mécaniques. Le but est que chacun s’y retrouve. On rappelle certaines choses oubliées, les fêtes et les pratiques sont racontées par les anciens. C’est un livre ludique ». Samedi, certains passages ont été lus au public pour la présentation officielle et on s’est étonné beaucoup, de tout ce qui a pu exister, se passer, dans ses lieux qui jouxtent le noyau urbain. Des lépreux stationnés dans un bois, interdits d’en sortir… et la mer qui était là, à Lillers. On s’étonne oui. Et vite, surgit l’envie de plonger… dans le passé de ces hameaux de nos jours un peu dortoirs qu’on pensait pourtant au moins connaître un peu.
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 Les hameaux de Lillers, 15 euros. Disponible auprès de Daniel François, tél. 03 21 41 77 66