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Le portrait du dimanche: Alain Henneton, président de la section philatélique du FLJEP et pressophile à ses heures perdues

N’allez surtout pas imaginer qu’Alain Henneton est un illuminé, complétement obsédé par l’un des passe-temps préféré de la ménagère. Celui qui est le président de la section philatélique du FLJEP depuis quatorze années est avant-tout un collectionneur passionné, qui s’est pris d’affection tout à fait par hasard pour le fer à repasser.
« C’est arrivé bêtement,
raconte l’intéressé, nous étions en train de manger chez la tante de ma femme, et j’ai vu ce fer à galette. Elle m’a demandé si j’en voulais ». Nous sommes dans les années 80. Alain est rentré à la maison avec le fer à repasser en question, puis comme il était à l’époque un chineur acharné, il en a trouvé d’autres sur les marchés aux puces. Deux, trois, quatre, dix, cinquante, il en comptera près de deux-cents à une époque, avant de se calmer! « Aujourd’hui il m’en reste une bonne centaine. J’ai trié, donné, jeté. Et puis on me demande parfois de faire une exposition, ce que je fais deux fois par an, dans la galerie marchande de Cora Bruay notamment, en septembre ».

 Famille de passionnés
Né à Lillers dans la rue de Relingue, domicilié à Lillers sur le boulevard de Paris, Alain Henneton est impliqué dans sa ville, comme l’était son père, le regretté Paul Henneton, président emblématique de l’AS Lillers football pendant une vingtaine d’années. Depuis 14 ans maintenant, Alain est le président de la section philatélique du FLJEP, succédant à André Lesage, le très réputé photographe. Car oui, Alain Henneton est avant-tout un philatéliste. Des timbres, il ne saura pas vous dire combien il en possède. Des milliers assurément, en carnets, des oblitérés, des vierges, et vingt années complètes de timbres français. La collection est une passion, une affaire de famille même. Sans s’étaler sur le sujet, le frère d’Alain, Robert, a fait de son domicile un véritable musée, collectionnant à titre d’exemple les carreaux de faïence, ou les papiers d’orange. Et comme une passion ça se partage, Alain n’a pas hésité à aider le frangin dans sa quête, repassant même les précieux papiers qu’il glanait sur les marchés. Il faut dire qu’il était équipé.

 « J’ai encore le premier fer électrique de ma mère »
On dit qu’il n’y a pas de sot métier. Il en va de même pour la collection. En ce qui concerne la pressophilie (ça ne s’invente pas), on comprend rapidement que ça devient très vite passionnant. Derrière le fer à repasser se cachent en effet des choses qu’on ne soupçonnait pas: l’évolution de la société, de la condition féminine (et masculine!), l’évolution des techniques, des matières utilisées… et on voyage aussi, en recherchant les origines. Pour s’en assurer, il suffit d’écouter Alain, qui n’hésite pas un seul instant à énumérer ce qui est passé entre ses mains expertes: « Il existait des fers à galettes, galette que l’on mettait directement dans le foyer pour les faire chauffer. Il y avait des fers à braise aussi, munis d’une grille pour évacuer les cendres. Des fers de voyage, complétement démontables, d’autres capables de repasser l’intérieur des manches, des fers à dentelle, des fers en laiton, en aluminium, à vapeur, à piston, de très beaux en bronze, superbement décorés. J’ai un fer plat datant de la fin du XIXe qui venait d’une famille de fondeurs, les Gendarme… c’est mon plus ancien. J’ai encore le premier fer électrique de ma mère aussi! »

 Depuis que la femme est coquette
L’homme a l’air diablement calé. On ne résiste alors pas à tester sa connaissance en la matière, lui demandant simplement à quand remonte l’objet. Il répond sans sourciller: « Depuis que la femme est coquette! » Il sourit, et poursuit. « À l’Égypte antique en fait ». Et puis il y a cette autre question qu’on ne pouvait ne pas poser à ce jeune retraité de 64 ans, ancien pâtissier, passé par la chaudronnerie avant d’atterrir à l’usine Roquette comme technicien de maintenance. Une question bien préparée, histoire de le piéger. Tant d’exemplaires, tant d’années balayées, tant de savoir… mais sait-il donc repasser une chemise le bougre? « Bien sûr! Je ne suis pas un grand repasseur, mais ma mère nous a appris, et puis à l’armée il a bien fallu le faire. Je sais coudre un bouton aussi! ». Pour le coup, la tentative de piégeage est complétement ratée. A. Top

 

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