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Fermeture des bars, sport de salle à l’arrêt dans le Pas-de-Calais… quand la désorganisation est la règle




L’ancien président de l’agglomération de Béthune-Bruay, Alain Wacheux, et Pascal Barois, ex-maire de Lillers, avaient cette phrase en commun qu’ils aimaient répéter aux journalistes impatients de glâner des informations: « Il y a le temps politique, il y a le temps administratif, et le temps médiatique ». Sous-entendu, tout ne va pas à la même vitesse, et les actions, les missions de chacun, ne coïncident pas toujours.
Jeudi 16 octobre 2020, on a ajouté un nouveau temps: le temps étatique ou préfectoral, c’est vous qui voyez pour la dénomination. Un temps intemporel, insaississable, incompréhensible, qui ajoute, passez nous l’expression, du bordel à la désorganisation.

Pour rappel, jeudi soir, le préfet du Pas-de-Calais, Louis Le Franc, annonçait à Arras de nouvelles restrictions propres au département du Pas-de-Calais. Alors que dans le Nord, le couvre-feu va entrer en vigueur dans 24h, le préfet annonce que les bars du 62 devront fermer à 22h, et les salles de sport fermer tout court… Les compétitions sportives sont donc à l’arrêt au niveau départemental et régional, seules peuvent subsister les activités sportives scolaires -les vacances de la Toussaint démarrant quelques heures plus tard – et les manifestations sportives de niveau national. Ces restrictions ne viennent pas de nulle part. Elles font écho au discours du président de la République Emmanuel Macron, en date du mercredi 14 octobre à 20h, et des précisions faites par le Gouvernement le lendemain. Pour La Voix du Nord, « le préfet serre la vis ». Dont acte. Mais quand, au juste? Parce que si l’information est officielle (la parole d’un préfet, oui, c’est une information officielle), l’arrêté préfectoral est, vendredi, aux abonnés absents.

Si on ramène tout ça au microcosme lillérois, on se rend compte de la cacophonie que peut générer une telle annonce, visiblement pas si bien préparée. La réponse au pourquoi de la non-publication de l’arrêté, est venue de nos confrères de l’Avenir de l’Artois. Pendant que nous essayions de joindre la communication de la Préfecture pour en savoir plus, l’hebdomadaire dévoilait la petite croustille du jour, la cacahuète dans le trou à tarte: S’il n’y a pas d’arrêté préfectoral, c’est parce que l’état d’urgence sanitaire au niveau national, n’est pas publié au journal officiel. Donc pas d’arrêté. Du moins pas avant samedi . Ou dimanche. Ou lundi.

Dans la journée, toujours vendredi, le club de basket de Lillers annonce que tant que pas d’arrêté préfectoral, pas de raison de ne pas jouer. Idem au tennis de table. Au volley, on s’interroge… mais samedi 17 octobre au matin, faute d’arrêté,  l’entraînement des jeunes volleyeurs a lieu. Plus tôt, la veille au soir, le comité départemental de basket annonçait l’annulation des compétitions dans le Pas-de-Calais, imitant le tennis qui l’avait fait plus tôt en journée.
Samedi 17 octobre toujours, le fameux arrêté est paru, entre midi et deux, avec application immédiate. On le trouve sur le site de la Préfecture du Pas-de-Calais en cliquant ici, avec un article 16 bizarrement rédigé, soit dit en passant. Les bars doivent donc fermer à 22h. Et les manifestations sportives? Eh bien non. Enfin c’est ce qu’on croit comprendre, car à aucun moment on ne parle de sport pour ainsi dire. On pensait que l’article 14 pourrait faire office de… Mais non, les salles de sport resteront ouvertes. Peut-être y aura-t-il un arrêté pour préciser l’arrêté histoire de clarifier. Fin d’un imbroglio, jusqu’au prochain, qui ne devrait pas tarder.
Christophe Vincent
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